Élections aux chambres Le Modef vise une trentaine de départements
Le Modef ne lâche rien. Il a réuni le 11 septembre 2018 son bureau national à Angoulême pour aborder les sujets d’actualité et fixer ses objectifs pour les prochaines élections aux chambres d’agriculture, en janvier 2019.
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Plus petit des syndicats agricoles minoritaires (1,47 % des voix aux élections de 2013), le Modef veut malgré tout peser dans le débat des futures élections aux chambres d’agriculture. « Notre credo, ce sont des prix rémunérateurs pour toutes les productions, le soutien aux petites et moyennes exploitations, la promotion du rôle de l’agriculture dans l’aménagement du territoire et la préservation des paysages », indique Jean Mouzat, président national de ce syndicat qui revendique 12 000 adhérents.
Il réunissait mardi 11 septembre 2018, à Angoulême, son bureau national. L’objectif de cette réunion était notamment de préparer les élections aux chambres d’agriculture de janvier 2019. « Notre souhait est d’être présent dans une trentaine de départements. Nous présenterons notamment des listes dans la majorité des départements de la Nouvelle Aquitaine, en Occitanie, dans l’Est », indique Pierre Thomas, secrétaire général.
Des listes d’union
Dans certains cas, il pourra s’agir de listes d’union avec la Confédération paysanne ou certaines associations de paysans. « Fait nouveau, nous sommes sollicités par des exploitants ou groupes d’agriculteurs intéressés par nos valeurs. Quelques-uns sont des élus d’autres listes, qui s’interrogent… », observe Pierre Thomas.
Très implanté en Outre-Mer, le Modef espère gagner quelques élus en métropole aux prochaines élections et, surtout, gagner en représentativité. Jean Mouzat estime qu’« au fil des années, les chambres d’agriculture ont perdu leurs missions premières, celles de contribuer au développement de l’agriculture sur les territoires. Il faut maintenir toutes les chambres départementales et la présence de techniciens de terrain pour conserver les services de proximité indispensables aux exploitants ».
« La loi sur l’agriculture et l’alimentation est une déception »
Le leitmotiv du Modef est l’obtention de prix rémunérateurs. Le projet de loi sur l’agriculture et l’alimentation, dont les débats reprennent à l’Assemblée nationale ce 12 septembre, est « une déception, en tout cas pas à la hauteur », tacle-t-il.
« Nous avons demandé au président de la République la tenue d’une conférence nationale sur les prix. Il subsiste entre 350 000 et 400 000 agriculteurs, il en faudrait un million pour nourrir l’ensemble de la population ! Pour stopper la disparition des petites et moyennes exploitations, il faut la garantie de revenus leur permettant de vivre dignement et de rester sur les territoires ruraux. Nous demandons l’encadrement des marges de la grande distribution, de l’industrie agroalimentaire. Cela implique de légiférer », martèle Jean Mouzat. Réponse attendue à la mi-octobre, à l’issue des débats.
Le Modef veut aussi interdire l’importation des produits qui ne respectent pas le cahier des charges français. Et pour répondre à l’attente de la société sur la réduction des usages des pesticides et des produits phytosanitaires, le syndicat demande davantage de moyens financiers pour la recherche publique. « Nous ne pouvons pas passer du jour au lendemain au zéro pesticide. Il faut qu’ils soient désormais à la hauteur des enjeux environnementaux », estime Raymond Girardi, vice-président.
Claude Hélène Yvard
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